Akata witch, de Nnedi Okorafor

Le résumé :

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Mon nom est Sunny Nwazue et je perturbe les gens. Je suis Nigériane de sang, Américaine de naissance et albinos de peau. Être albinos fait du soleil mon ennemi. C’est pour ça que je n’ai jamais pu jouer au foot, alors que je suis douée. Je ne pouvais le faire que la nuit. Bien sûr, tout ça, c’était avant cette fameuse après-midi avec Chichi et Orlu, quand tout a changé. Maintenant que je regarde en arrière, je vois bien qu’il y avait eu des signes avant-coureurs. Rien n’aurait pourtant pu me préparer à ma véritable nature de Léopard. Être un Léopard, c’est posséder d’immenses pouvoirs. Si j’avais su en les acceptant qu’il me faudrait sauver le monde, j’y aurais peut-être réfléchi à deux fois. Mais, ce que j’ignorais alors, c’est que je ne pouvais pas empêcher mon destin de s’accomplir.

Auteure : Nnedi Okorafor

Genre : Fantastique

Maison d’éditions : L’école des loisirs

Nombre de pages : 362 pages

Date de sortie : 12 février 2020

Prix : 18 euros

Mon ressenti : 😀😀

Ce que j’en pense :

Alors tout d’abord je vous dirai que ce livre est un OVNI ! C’est vraiment la première fois que je lis un livre de ce genre. Alors le genre en lui même non puisque nous sommes sur un roman fantastique mettant en scène de jeunes magiciens/sorciers. Mais je vais vous expliquer tout cela.

Les cinquante premières pages sont assez fluides. On rencontre Sunny, une jeune fille de 12 ou 13 ans qui est Américaine de naissance et Nigériane « de sang ». En effet ces parents sont nés au Nigeria mais Sunny est née à New York. Lorsqu’elle a 9 ans, ses parents décident de retourner vivre au Nigéria. Sunny nous explique qu’elle perturbe les gens depuis sa naissance puisqu’elle est albinos et qu’en plus elles est une « AKATA » aux yeux de ces camarades du Nigeria. Akata est un terme très péjoratif qui désigne les personnes Noires nées ou ayant vécu longtemps, principalement, en Amérique.

Je pensais que l’auteure allait traiter le sujet de l’albinisme de façon beaucoup plus approfondie. Alors certes, Sunny est victime de moqueries et d’une certaine violence dans les premières pages mais très vite, l’auteure nous oriente vers une dimension toute autre. En effet dans certains pays l’albinisme est considéré comme malheur et dans d’autres comme chance. Mais cela a toujours un lien avec la sorcellerie. Des gens albinos sont tués, mutilés, afin qu’on se serve de leurs membres pour fabriquer des potions ou qu’on n’utilise leurs os lors de rituels. Finalement je pense que l’auteure n’a peut-être pas voulu traiter l’albinisme de façon violente et tragique comme on peut l’entendre dans certains pays mais plutôt comme une force.

A la suite d’un événement malheureux pour Sunny, elle va se lier d’amitié avec Orlu, un jeune garçon de son âge ainsi que Chichi, une jeune fille assez mystérieuse. Très vite ces derniers vont initier Sunny à la magie. Quelque part, Sunny a toujours su qu’elle était différente outre le fait qu’elle soit albinos. Des choses étranges lui sont arrivées par le passé. Mais cette rencontre amicale va bouleverser sa vie car elle va devenir « Un léopard ». Rien à voir avec l’animal. C’est en quelque sorte le nom que l’on donne aux personnes dotées de grands pouvoirs.

Je disais plus haut que les premières pages étaient assez fluides. Cela ne veut pas dire que la suite ne l’est pas. C’est juste qu’il ne faut pas s’attendre à un univers très simple. A la différence des autres romans mettant en scène de jeunes sorciers, nous sommes premièrement au Nigeria, donc rien que le « paysage » est différent. Et quel plaisir !!! Il y a donc beaucoup de références à la culture Nigériane. A commencer par le vocabulaire. Heureusement, en feuilletant mon livre, je me suis aperçue qu’il y avait un glossaire à la fin. Parce que dans cette histoire, nous avons des personnes de divers horizons mais aussi de groupes ethniques différents et d’après ce que j’ai compris la langue est aussi différente d’une ethnie à l’autre. Mais tout n’était pas dans ce glossaire. Honnêtement les mots ne s’y trouvant pas ne gênaient en rien la lecture. Par contre cela peut-être « lassant » de revenir au glossaire à chaque fois. J’aurais peut-être apprécié que dans la traduction il n’y ait pas autant de mots non traduits.

Deuxième point : la magie ! On est bien loin de la sorcellerie/magie que l’on rencontre habituellement ! Ici c’est une sorcellerie africaine dont je ne connais vraiment pas grand chose du tout. A part quelques termes du type vévé, juju, vaudou et encore ce n’est tout simplement parce que j’ai eu l’occasion de les entendre mais je ne savais pas réellement en quoi ils consistaient. Ce livre m’a donc poussé à faire quelques recherches. Notamment sur les « léopards ». Je voulais savoir si c’était un nom donné aux sorciers dans la réalité. Je suis tombée sur un article sur « les hommes léopards » appelés les Aniotas. Mais je ne voyais pas vraiment le lien entre cette confrérie et notre histoire, puisque cette société secrète pratiquait des assassinats rituels. Ce n’est pas du tout le rôle de nos héros sorciers.

Ensuite j’ai découvert un article sur « l’unité léopard » au Nigéria.  Qui pourrait avoir un lien avec notre histoire. Puisqu’il s’agit d’une unité qui viendrait en aide aux victimes d’enlèvement notamment dans les 6 états Yoruba (un des trois groupes ethniques du Nigeria). Pourquoi je fais le lien avec notre histoire, tout simplement parce que nos jeunes sorciers (Sunny, Orlu, Chichi et Sasha) vont devoir affronter un mal qui sévit à travers le pays. Je ne vous en dirai pas plus 😉 !

Attention je ne fais que des suppositions !! C’était tellement nouveau pour moi tout ce contexte que j’étais vraiment poussée à savoir si tout ce qu’on évoquait dans ce roman avait une part de réel ou pas. On pourrait parler des « léopards » comme on pourrait parler des Wiccans, des Chamans…

Bref, tout cela pour dire que nous avons vraiment un roman hors du commun, avec un univers très différent de d’habitude, très ancré dans la culture Nigériane. Les personnages sont très intéressants, bien travaillés. Quant à l’intrigue elle peut paraître un peu complexe quand on y connait pas grand chose comme moi mais ce livre ce lit très bien et à un côté très addictif ! Il n’y a rien à dire, lorsque j’étais plongée dans ce roman, je ne pouvais que m’évader !

Il s’agit d’un premier tome. La fin a peut être été un peu rapide mais cela nous promet une sacrée aventure pour le tome deux et dernier tome il me semble !

J’ai apprécié l’écriture de l’auteure, même si nous sommes sur une traduction. Ce n’est vraiment pas enfantin du tout. De plus l’auteure ne prend pas de pincettes. On peut être sensibles envers certaines scènes. Notamment comment est perçue « la fille/femme » envers les hommes, les « punitions » reçues par Sunny, de son père. Mais il ne faut pas oublier que l’auteure est certes Américaine mais aussi de parents Nigérians. Elle décrit alors un état de fait. Elle va aussi rendre Sunny très forte et très combattante ! Mais pour cela il faudra découvrir le livre 😉 !!

Il n’y a pas de pincettes non plus prises pour certaines scènes dont « ce fameux mal » qui sévit…

L’aspect du football féminin est aussi traité dans cette histoire de façon très légère mais c’était très sympa.

Pour conclure, c’est une saga hors du commun que nous propose L’école des loisirs et je les remercie vivement puisque j’ai reçu ce livre dans le cadre des passeurs. La couverture est magnifique, l’histoire est déroutante et passionnante, l’aspect magique tellement différent… C’est une histoire qui nous poussera à sortir de ces univers que l’on connait pourtant bien et qui nous donnera envie de pousser la recherche. Quelle est la part de réel, quelle est la part d’imaginaire ? Bref c’est un premier tome que je ne peux que vous recommander ! Je vois déjà des « comparaisons » avec Harry Potter, mais non, non, NON, RIEN A VOIR !!! Je peux vous l’assurer 😉 !

 

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